L'enjeu de cette journée est d'analyser la diversité des phénomènes temporels dans la pratique scientifique, les normes temporelles qui l'encadrent et l'impact de ces normes sur la façon de concevoir et de faire la science. Nous voyons se dessiner des tensions, que le chercheur éprouve au quotidien, entre temporalités propres à la nature des savoirs produits ou utilisés, temporalités propres aux dispositifs techniques utilisés, temporalités des collectifs de travail et temporalités de la programmation scientifique par projet (ou des injonctions institutionnelles à la performance et à l'excellence).
Une série de questions s'impose : cette diversité des temporalités peut-elle être réduite sans appauvrir le processus de production des connaissances et leurs qualités ? La maintenir, l'entrenir, la promouvoir, est-ce une nouvelle façon de concevoir le concept de science, et in fine, la qualité d'une connaissance scientifique ? Quelle est la part du facteur temps dans les manquements à l'intégrité scientifique ? Il s'agira donc de donner corps à l'idée que l'éthique de la recherche ne peut faire l'économie d'une réflexion socio-épistémologique sur les temporalités scientifiques.
Intervenants :
- Léo COUTELLEC - "Pluralisme et temporalités dans la recherche scientifique"
MCF en épistémologie et éthique des sciences contemporaines ; Université Paris-Sud - Paris-Saclay ;Conseil pour l'Ethique de la Recherche et l'Intégrité Scientifique (POLETHIS)
- Philippe BRUNET- "Quand le temps dans les activités scientifiques (re)interroge le concept de travail et la production de connaissances"
MCF en sociologie ; Laboratoire interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés (LISIS) ; Université Paris-Est Marne-La-Vallée
- Côme SOUCHIER - "La standardisation temporelle comme projet scientifique : les chronopolitiques"
Docteur en science politique, auteur du livre "Maitriser le temps. Du projet scientifique au gouvernement des emporalités" (Editions du Croquant, 2018).
- Sebastien J. MOSER, Chercheur en sociologie, Département de recherche en éthique, université Paris-Sud-Paris-Saclay, Espace éthique Île-de-France
L’Université populaire de la bioéthique
Lors des États généraux de la bioéthique qui ont eu lieu de janvier à mai 2018, nous avons organisé de nombreux débats portant notamment sur la génomique, l'assistance médicale à la procréation, l'intelligence artificielle, les neurosciences ou encore les données de santé. Certaines demandes d’éclairages et d’approfondissements des principes et des enjeux de la bioéthique nous ont été adressées. Dans le cadre d'une Université populaire de la bioéthique, nous proposons donc à des auditeurs libres de suivre gratuitement une sélection de nos formations universitaires (accueil sur inscription dans la limite des places disponibles).