Séminaire imagerie médicale : L'interprétation de l'image a-t-elle encore besoin d'êtres humains ? Réflexions éthiques sur le raisonnement médical
lun. 11 mars 2019, de 18h30 à 20h30
Séminaire "Rendre visible, rendre invisible. Enjeux épistémologies, éthiques et politiques autour de l’imagerie médicale"
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Détails de l'évènement
Giulia Anichini, Docteure en anthropologie des techniques, EHESS
Gaspard d'Assignies, Radiologue, coordinateur du travail sur l'IA à la Société Française de Radiologie, co-fondateur de la société Incepto médical
et Romain Pommier, Radiologue, coordinateur du travail sur l'IA à la SFR
Spécialité médicale réputée technique, l’imagerie médicale joue un rôle important dans l’élaboration des diagnostics d’innombrables maladies touchant le corps humain. Le processus diagnostique radiologique repose sur l’interprétation des images du corps par les radiologues, alliant aux savoirs scientifiques des compétences de synthèse, de recherche hypothético-déductive, voire d’intuition. L’intelligence artificielle et l’algorithmique, en particulier l’apprentissage machine (machine learning), sont désormais capables d’aboutir, à partir d’un entraînement sur des milliers voire des millions d’images, à un diagnostic radiologique de plus en plus fiable. Dès lors, quelle place auront les hommes et les machines dans l’interprétation des images, et de surcroît dans la prise de décision portant sur la santé d’autrui ?
Présentation du séminaire "Rendre visible, rendre invisible. Enjeux épistémologies, éthiques et politiques autour de l’imagerie médicale"
L'hypothèse qui guide l’élaboration de ce séminaire est la suivante : l'imagerie médicale, source d'un grand nombre de données et nourrissant l'espoir de nombreuses découvertes, notamment thérapeutiques, est animée par la volonté de rendre visible l’invisible. Un tel projet invite aussi bien à repenser nos façons de produire des savoirs dans le champ étroit de la médecine (séance 1), qu’à ressaisir la nature du raisonnement médical et tout particulièrement le rôle qu’y jouent l’intuition et, plus généralement, les facultés proprement humaines (séance 2). Il s’agira également de voir ce qu’implique pour le patient la possibilité, en partie illusion, de se voir à travers l’imagerie cérébrale principalement (séance 3). Enfin, nous nous interrogerons sur ce que peut dire l’image, autrement dit sur les limites même du visible, ce qui nous conduira à poser la question des usages biopolitiques de l’image (séance 4).
Coordination scientifique du séminaire :
- Arnaud Cachia, Professeur en neurosciences, Université Paris-Descartes, Programme Imageries du Vivant
- Léo Coutellec, enseignant-chercheur MCF en éthique et épistémologie des sciences contemporaines, Laboratoire d’excellence DISTALZ, Département de recherche en éthique
- Jonas Gaillard, consultant, diplômé du Master 2 éthique, science, santé et société
- Romain Pommier, radiologue, Société française de radiologie
- Paul-Loup Weil-Dubuc, chercheur en éthique et philosophie politique, Espace éthique Ile-de-France, Laboratoire d’excellence DISTALZ, Département de recherche en éthique